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Point d’étape : l’Inde fait son entrée dans les indices obligataires
Kirstie Spence
Gestionnaire de portefeuille obligataire
CE QU’IL FAUT RETENIR
  • JPMorgan l’a confirmé : les obligations d’État indiennes seront référencées à partir de fin juin 2024 dans les indices GBI-EM ; l’exposition maximale à ces obligations, à savoir 10 %, devrait être atteinte d’ici mars 2025.
  • On estime l’injection de capitaux dans les obligations d’État indiennes entre 20 et 40 milliards USD.
  • Cette intégration de l’Inde dans l’indice GBI-EM GD devrait faire baisser les pondérations de la Thaïlande, de la Pologne, de l’Afrique du Sud et de la République tchèque. 

Le 22 septembre 2023, JPMorgan a annoncé que les obligations d’État indiennes intègreraient les indices JPMorgan GBI-EM1, dont le très utilisé GBI-EM Global Diversified. La pondération de ces titres commencera à 1 % en juin 2024 et augmentera progressivement jusqu’à 10 %, le maximum, en mars 2025.


Bien que les obligations d’État indiennes représentent le deuxième plus grand marché obligataire émergent derrière la Chine, l’Inde est le seul pays noté investment grade à ne pas être inclus, à ce jour, dans l’un des grands indices obligataires. C’est pourquoi JPMorgan surveille les obligations d’État indiennes depuis 2021, et particulièrement suite à l’annonce du programme FAR (« Foreign Accessible Route »)2 en 2020.  Jusque-là, la fiscalité indienne empêchait l’ajout des obligations d’État indiennes dans un indice. C’est pourtant ce qui a été annoncé récemment sans que l’Inde ne se soit apparemment engagée à modifier son cadre fiscal. Actuellement, 23 obligations d’État indiennes sont éligibles à un ajout dans l’indice, pour une valeur notionnelle combinée de 330 milliards USD. Avec un tel poids, l’Inde devrait atteindre la pondération maximale (10 %) au sein de l’indice3.


Implications pour l’Inde et les autres marchés émergents


En dépit de l’envergure et de la liquidité du marché des obligations d’État indiennes, les investisseurs étrangers y sont moins présents que dans n’importe quel autre pays émergent4, ce qui laisse espérer un fort potentiel de croissance. Goldman Sachs estime que l’ajout dans l’indice des obligations d’État indiennes pourrait générer des flux entrants d’environ 30 milliards USD au travers de stratégies passives, sans compter les 10 milliards USD de flux entrants engendrés par les stratégies actives misant sur les taux nominaux relativement élevés de ces titres (7 %) et sur leur relative stabilité5.


Même si l’augmentation du cours du pétrole brut et l’interdiction d’exporter le riz indien pourraient constituer des freins, ces flux devraient faire baisser les taux des obligations d’État indiennes et renforcer la devise locale. À moyen terme, ces mêmes flux devraient participer au financement des déficits (budgétaire et courant) du pays. La diversification du profil d’investisseurs devrait en outre élargir et approfondir le marché obligataire local, voire permettre d’alléger la loi de financement de la dette du pays, sans risque d’effet d’éviction. Sur le plus long terme, nous pouvons nous attendre à une baisse des coûts de financement, avec à la clé une hausse des investissements, et donc, potentiellement, de la croissance économique


Une fois que l’Inde aura atteint la pondération maximale de 10 % au sein des indices, l’Asie pèsera pour un peu moins de 50 % de l’indice GBI-EM Global Diversified. Selon JPMorgan, la Chine et l’Indonésie devraient conserver leur pondération de 10 %, tandis que le Mexique, la Malaisie et le Brésil devraient voir leur pondération passer sous ce seuil. Les pondérations de la Thaïlande, de l’Afrique du Sud et de la République tchèque sont celles qui devraient accuser la plus forte baisse.  Une fois l’augmentation progressive de la pondération achevée, l’intégration de l’Inde dans l’indice GBI-EM Diversified devrait relever son taux de 8 points de base (pb) (et de 33 pb pour l’indice GBI-EM Global), tout en augmentant sa duration de 0,24 an6.


Investir dans les obligations d’État indiennes


Au travers de la gestion active de Capital Group, nous investissons dans les obligations d’État indiennes depuis plus de 10 ans. L’Inde constitue un marché obligataire intéressant compte tenu de son envergure et des grandes avancées réalisées par le pays sur le plan économique. Plus récemment, on a pu observer un recul de l’inflation, proche aujourd’hui du niveau fixé par le gouvernement, qui se tourne désormais vers la consolidation du budget.  Les obligations d’État indiennes offrent des taux élevés lors des différentes étapes du cycle économique de l’Inde, et notre positionnement sur ces titres participe à la diversification et à la réduction de la volatilité de nos portefeuilles.


La prépondérance des investisseurs indiens sur le marché intérieur a permis d’en atténuer la volatilité, le mettant quelque peu à l’abri des mouvements de capitaux des investisseurs étrangers. De plus, la diversité des profils d’investisseurs étrangers influence les profils de risque et de rendement. En effet, parmi les quelques investisseurs étrangers qui détiennent de la dette indienne, ceux qui ne se limitent pas aux marchés émergents représentent une part plus importante que les investisseurs spécialisés dans la dette émergente, ce qui a un effet de diversification dans notre stratégie sur la dette en devise locale.


Certains de ces facteurs techniques sont certes susceptibles d’évoluer du fait de l’ajout dans l’indice de la dette indienne, mais grâce à ses capacités en recherche fondamentale, Capital Group devrait être en mesure de continuer à proposer aux investisseurs un plan de route efficace dans les conditions actuelles, maximisant les résultats et exploitant ces nouvelles opportunités


1. Indice JP Morgan Global Bond – Emerging Markets.


2. La « Foreign Accessible Route » permet aux investisseurs étrangers d’investir sans restriction dans les obligations d’État indiennes.


3. Source : Capital Group. Données au 22 septembre 2023.


4. Les obligations d’État indiennes sont détenues à 1,85 % par des investisseurs étrangers. Source : Morgan Stanley. Au 22 septembre 2023.


5. Source : Goldman Sachs. Au 22 septembre 2023. 


6. Source : JPMorgan. Au 21 septembre 2023.



Kirstie Spence est gérante de portefeuille obligataire chez Capital Group. Elle possède 25 ans d’expérience en matière d’investissement, cumulée intégralement au sein de Capital Group. Elle est titulaire d’une maîtrise d’allemand et de relations internationales qu’elle a obtenue avec mention à l’université St. Andrews en Écosse. Kirstie est basée à Londres.


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