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Gestion obligataire
La composante revenu : un stabilisateur de portefeuille en période de volatilité ?
Flavio Carpenzano
Directeur des investissements
CE QU’IL FAUT RETENIR
  • En proie à une correction d’une ampleur inédite, les marchés obligataires affichent des résultats historiquement bas.
  • Les taux obligataires se sont redressés brutalement sous l’effet du durcissement de ton des banques centrales, créant ainsi un point d’entrée intéressant.
  • La volatilité devrait rester élevée, mais la composante revenu pourrait aider à amortir les fluctuations des valorisations.

Le début de l’année a été tumultueux sur les marchés obligataires


Comme le montre le graphique ci-après, les marchés obligataires ont connu l’une des périodes les plus agitées, si ce n’est la plus agitée, de leur histoire. Concrètement, les bons du Trésor américain ont chuté de 9,1 % au premier semestre 20221, ses résultats sur 6 mois glissants les moins bons depuis 1973. Cette chute vertigineuse survenue parallèlement à l’effondrement des actifs risqués jette le doute sur la fonction de diversification des obligations par rapport aux actions. Les marchés obligataires ont été ébranlés par une remontée soudaine des taux d’intérêt sur fond de virage restrictif des banques centrales, dont la priorité est désormais de combattre des niveaux d’inflation préoccupants.


Toutefois, l’étendue des pertes obligataires en valeur absolue dans un contexte de hausse des taux d’intérêt dépend principalement de trois facteurs : 1) l’ampleur de la remontée des taux d’intérêt, 2) leur rapidité, 3) les taux obligataires servis lors de l’investissement initial. Et plus le rythme de resserrement de la politique monétaire est lent, plus le revenu généré par les actifs obligataires sur cette période peut compenser les pertes liées aux hausses de taux. Par exemple, pendant le cycle 2015-2018 – qui a duré 36 mois pour un relèvement total de 225 pb – la Réserve fédérale américaine (Fed) a attendu une année avant de procéder à une deuxième hausse des taux.


Au 1er semestre 2022, cependant, ces trois facteurs ont contribué à créer une tempête parfaite sur les marchés obligataires. Depuis le début de l’année, le taux des bons du Trésor américain à 2 ans – qui sert d’indicateur des futures hausses de taux de la Fed – a augmenté 1) considérablement (environ 220 pb), 2) rapidement (en seulement 6 mois) et 3) à partir d’un niveau de départ très faible (seulement 0,73 %), ne laissant donc aucune marge pour amortir un mouvement du marché aussi brutal2.La combinaison de ces trois facteurs explique en grande partie les lourdes pertes en valeur de marché enregistrées par les obligations depuis début 2022.


1. Au 30 juin 2022, en USD, tel que mesurée par l’indice Bloomberg US Treasury. Source : Bloomberg.


Répartition des résultats glissants sur 6 mois des bons du Trésor américain depuis 1973

Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.
Répartition des résultats de l’indice Bloomberg US Treasury du 30 juin 1973 au 30 juin 2022.
Données mensuelles. Source : Bloomberg.

2. Au 30 juin 2022. Rendement de départ du bon du Trésor américain à 2 ans (USGG2YR) de 0,73 % au 31 décembre 2021. Source : Bloomberg.


 


Avant d’investir, il convient de tenir compte des facteurs de risque suivants :

  • Le présent document n’a pas vocation à fournir un conseil d’investissement, ni à être considéré comme une recommandation personnalisée.
  • La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale.
  • Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.
  • Si la devise dans laquelle vous investissez s’apprécie face à celle dans laquelle les investissements sous-jacents du fonds sont réalisés, alors la valeur de votre placement baissera. La couverture du risque de change vise à limiter ce phénomène, mais rien ne permet de garantir qu’elle sera totalement efficace.
  • Les risques varient selon la stratégie et peuvent être associés à l’investissement dans les actifs obligataires, les marchés émergents et/ou les titres à haut rendement (high yield). Les marchés émergents sont volatils et peuvent pâtir de problèmes de liquidité.


Flavio Carpenzano est directeur des investissements chez Capital Group. Il possède 19 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement et a rejoint Capital Group il y a 3 ans, après avoir occupé les fonctions d’analyste au sein du département marchés de la Banque d’Angleterre, de responsable produit pour les stratégies obligataires de PIMCO, et de stratégiste obligataire senior chez AllianceBernstein. Il est titulaire d’un master de finance et d’économie d’Università Bocconi. Flavio est basé à Londres.


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