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Perspectives d’investissement de Capital Group

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Japon
Japon : les marchés resteront-ils volatils ?
Christophe Braun
Directeur des investissements

Après des années de navigation à l’aveugle, la déflation semble prendre fin au Japon, qui suscite à nouveau l’intérêt des investisseurs. Le Nikkei 225 a franchi plusieurs records depuis le début de l’année, avant de corriger brusquement et d’entrer en territoire baissier en août, en réaction au relèvement inattendu des taux directeurs de la Banque du Japon et à une envolée du yen. L’indice Tokyo Stock Price Index (TOPIX), bien que plus large, a subi la même déconvenue.


Les deux indices ont ensuite rapidement effacé leurs pertes : le 6 août, le Nikkei 225 a enregistré sa plus forte hausse en une séance, le TOPIX étant juste derrière lui.


Comment les investisseurs doivent-ils réagir à de tels revirements boursiers ? À court terme, les performances du yen et des actions japonaises dépendront autant de la politique monétaire japonaise et américaine, que de l’économie mondiale (mais surtout américaine). Comme d’habitude, nous sommes partisans de faire abstraction de ces événements, essentiellement de court terme, et de déterminer si le rebond récent du marché japonais repose sur des fondations solides, et s’il est en mesure de se maintenir dans la durée.


En tant qu’investisseurs de longue date, nous observons une amélioration des facteurs fondamentaux, à savoir la réforme de gouvernance des entreprises et l’environnement reflationniste, lesquels pourraient relancer l’investissement et la consommation intérieure.


Les efforts consentis à la tête du pays pour moderniser le secteur privé et convaincre les entreprises de faire prévaloir les intérêts de leurs actionnaires ont sans aucun doute joué un rôle majeur dans le rebond du marché actions japonais. En effet, les sociétés japonaises, qui disposent pour la plupart d’importants volumes de liquidités, sont de plus en plus enclines à en reverser une partie à leurs actionnaires, que ce soit par le biais de rachats d’actions, d’une meilleure allocation des capitaux ou de stratégies de rationalisation.


Nous sommes convaincus que ces améliorations en matière de gouvernance d’entreprise se poursuivront et que la volatilité de ces dernières semaines poussera davantage les entreprises à protéger le cours de leur action.


Pour faire bouger les lignes, depuis mars 2023, la Bourse de Tokyo demande aux sociétés cotées de faire le nécessaire pour améliorer leur rentabilité et leurs résultats à long terme. Pour mesurer les avancées dans ce sens, elle s’appuie sur la rentabilité du capital investi (ROIC), le rendement des fonds propres (ROE) et le ratio cours/valeur comptable (qui doit dépasser 1x).


Jusqu’à présent, les améliorations en matière de gouvernance ont concerné principalement de grandes capitalisations assorties d’un ratio cours/valeur comptable inférieur à 1x : Screen Holdings, Advantest, Disco, Tokyo Electron, Toyota Motor, Subaru et Mitsubishi Corporation – sept sociétés baptisées les « Sept Samouraïs » par Goldman Sachs. Mais le nombre d’entreprises améliorant leur gouvernance devrait progresser, et ainsi mécaniquement accroître le nombre d’actions enregistrant de meilleures performances. Ce mouvement positif profitera aussi aux actions de qualité que nous apprécions déjà, à mesure que des facteurs comme la croissance des bénéfices et des dividendes deviendront plus importants aux yeux des investisseurs.


Évolution des ratios cours/valeur comptable des sociétés du TOPIX (mars 2023-mars 2024)

Évolution des ratios cours/valeur comptable des sociétés du TOPIX (mars 2023-mars 2024)

Au 29 mars 2024. Sources : Refinitiv, Capital Group.


Christophe Braun est directeur des investissements en actions chez Capital Group. Il possède 14 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement et a rejoint Capital Group il y a 8 ans. Il est titulaire d’un master de sciences en économie financière et industrielle de Royal Holloway (Université de Londres), et d’un diplôme de gestion et économie de l’université Leopold-Franzens en Autriche. Christophe est basé à Luxembourg.


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