Les États indécis à surveiller seront les mêmes qu’il y a quatre ans. Ce sont traditionnellement l’Arizona, la Géorgie, le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, mais aussi la Caroline du Nord et le Nevada, qui ont également connu des scrutins très serrés ces dernières années.
Cette année encore, donc, le choix du prochain président des États-Unis reviendra à une poignée d’États et à un nombre réduit d’électeurs – moins de 100 000 personnes !
3. De toutes les actions menées par la prochaine présidence, c’est la politique fiscale qui aura le plus d’impact à long terme
Les grands allègements d’impôts adoptés sous la présidence Trump arriveront à expiration en 2025, et leur report ou leur suspension dépendra en grande partie du parti vainqueur aux élections de 2024.
En modifiant en profondeur le code fiscal fédéral, la Tax Cuts and Jobs Act de 2017 a entraîné une baisse générale des impôts pour les ménages et les entreprises, laquelle devrait amputer les recettes fédérales de près de 1 500 milliards USD sur 10 ans. Les partisans de cette loi avancent qu’elle stimule la croissance économique, tandis que ses détracteurs affirment qu’elle creuse la dette des États-Unis.
S’il est élu à nouveau, Donald Trump, avec le soutien d’un Congrès républicain, reconduira probablement cette loi dans ses grandes lignes. Tandis qu’en cas de second mandat, Joe Biden pourrait se mettre en quête d’alternatives, parmi lesquelles pourrait figurer une hausse de la fiscalité des entreprises et des ménages – mais, promet-il, les revenus individuels inférieurs à 400 000 USD par an ne devraient pas être concernés.
La question des impôts et des dépenses sera d’ailleurs tributaire du plafond de la dette américaine, qui a atteint fin 2023 un nouveau record de 34 000 milliards USD et devra être à nouveau examinée au printemps 2025.
Le déficit et la dette des États-Unis étant bien plus élevés aujourd’hui qu’au moment de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2016, ces questions seront un défi de taille, quel que soit le parti vainqueur. Du reste, la modification du barème de l’impôt et des régimes d’épargne-retraite figure presque systématiquement dans le programme des candidats. Et quand Washington cherche à accroître ses recettes, le secteur de la retraite est souvent passé au crible. Nous serons donc attentifs aux propositions faites à ce sujet cette année.
4. Ne laissez pas la politique vous faire dévier de votre objectif d’investissement
La campagne électorale américaine sera l’occasion de débattre de nombreuses questions, et pas seulement économiques : les candidats parleront d’immigration, d’avortement, de changement climatique, de commerce mondial, mais aussi de relations internationales. Sur ce thème, d’ailleurs, il sera question des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, mais aussi des tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine.
Or, tous ces sujets pourraient entraîner une certaine volatilité sur les marchés financiers, en particulier dans les semaines précédant le 5 novembre. Il y a en effet de fortes chances que cette élection génère de nombreuses incertitudes, ce qui a le don de déstabiliser les marchés. Nous avons cependant observé un phénomène frappant depuis les années 1930 : entre le début et la fin de chaque mandat présidentiel, les actions américaines ont quasiment toujours terminé en hausse, et ce quel que soit le parti au pouvoir.