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20e Congrès du Parti communiste chinois : quel bilan ?
Kent Chan
Spécialiste des placements en actions

Le 20e Congrès du Parti communiste chinois (PCC) s’est tenu du 16 au 22 octobre 2022. À son issue, les observateurs se sont affairés à analyser les évolutions annoncées en matière de main-d’œuvre et de politiques, pour imaginer les orientations, à cinq ans et plus, de la deuxième puissance économique mondiale.


Cette grand-messe a été l’occasion d’avoir un aperçu inégalé de l’orientation politique chinoise d’ici 2027, année du prochain Congrès (le secrétaire général Xi Jinping aura alors 74 ans).


Le rapport officiel réaffirme les précédents messages du Parti sur la lutte contre la spéculation immobilière et la promotion de la politique « Prospérité pour tous », tout en mettant l’accent sur la modernisation chinoise, l’innovation technologique et la stimulation de la demande intérieure.


Les actions chinoises ont baissé à l’issue du Congrès, plombées par les craintes d’une orientation politique moins favorable, qui se ferait aux dépens de la croissance économique. Le marché a toutefois rapidement rebondi.


Dans cette analyse, nous étudions cinq points à retenir de ce 20e Congrès, notamment les changements au sein du Comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois, leurs possibles conséquences en matière de politique, l’évolution des objectifs de développement de la Chine à moyen et long terme, et les potentielles implications pour les investissements à court et plus long terme.


1. Une équipe dirigeante renouvelée


Xi Jinping a obtenu un troisième mandat inédit en tant que président, et a nommé quatre nouveaux membres sur les sept que compte le Comité permanent, qui constitue le sommet du pouvoir du Parti communiste chinois. Parmi les nouveaux arrivants figure Li Qiang, le chef du Parti de Shanghai, qui travaille aux côtés de Xi Jinping depuis le début des années 2000 et devrait vraisemblablement succéder à Li Keqiang au poste de Premier ministre en mars 2023.


Comme bon nombre d’observateurs s’y attendaient, l’équipe en charge de l’économie paraît étroitement en phase avec la politique de Xi Jinping, et davantage orientée vers une sécurité plus pérenne. L’avenir nous donnera plus de visibilité sur les conséquences de ce remaniement.


La suppression de la limite des deux mandats présidentiels – instituée par l’ancien dirigeant Den Xiaoping – et la nomination de nombreux protégés de Xi Jinping au sein du Comité permanent témoignent de l’avènement d’une nouvelle ère de la politique chinoise. En dépit de craintes quant à l’absence de contrepouvoir, cette nouvelle distribution laisse supposer que l’équipe dirigeante sera plus unie, ce qui pourrait se traduire par une exécution plus efficace des mesures gouvernementales, ainsi que par une moindre résistance face aux réformes en cours.


Lorsqu’ils sont dominés par un seul homme, les systèmes politiques ont tendance à déboucher sur une plus grande variété de scénarios. Xi Jinping semble focalisé sur les questions de sécurité dans toutes les sphères, une thématique qui pourrait devenir de plus en plus centrale.


2. La sécurité, au cœur des préoccupations de Xi Jinping


Les prochaines années seront difficiles, selon le président chinois. La nouvelle constitution du Parti communiste chinois encourage d’ailleurs vivement le peuple à « conserver un esprit combattif et à développer ses aptitudes à la lutte ». D’après le rapport du Congrès, le monde entrerait dans une « nouvelle période de mutations importantes », face à la multiplication des risques géopolitiques et des difficultés découlant du protectionnisme et de l’unilatéralisme.


Dans ce contexte nous assistons à un important changement de rhétorique : après l’équilibre entre développement et stabilité promu à l’occasion du 19e Congrès, le 20e Congrès met l’accent sur l’équilibre entre développement et sécurité. Le rapport officiel publié ces dernières semaines souligne le rôle de la puissance et de l’autonomie du pays dans le domaine des sciences, de l’instruction et des chaînes d’approvisionnement, lesquelles se doivent d’être fiables et sécurisées.


Entre autres priorités figure l’instauration d’un appareil industriel moderne, avec des politiques favorisant, d’une part, la rénovation de l’industrie manufacturière, des transports, de l’aéronautique, de la transition numérique et, d’autre part, l’appui à certains secteurs, comme ceux de l’intelligence artificielle et des nouvelles énergies.


Par ailleurs, cette thématique de la sécurité s’étend à des domaines aussi variés que les denrées alimentaires, l’énergie ou la sécurité nationale. Sont prévues à cet effet des initiatives en faveur de l’amélioration de la sécurité des données et de l’élaboration de mécanismes de sanctions. Les objectifs de sécurité énergétique sont étroitement liés à la stratégie climatique de la Chine, qui reste engagée à atteindre le pic de ses émissions de CO₂ avant 2030, et de parvenir à la neutralité carbone avant 2060.


 


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Kent Chan a 26 ans d'expérience dans le domaine des placements. Avant de rejoindre Capital Group en 2015, il a passé plus de 20 ans en Asie et a précédemment dirigé l'équipe de recherche sur les actions de la Grande Chine chez Barclays.

 


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