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Volatilité du marché
Courage! Nous avons déjà traversé de telles situations.
Jim Fullerton
Ancien président du conseil de Capital Group
Martin Romo
Gestionnaire de portefeuille d’actions

 


PRINCIPAUX POINTS À RETENIR

  • Les paroles d’un ancien président du conseil de Capital Group évoquent une autre période sombre de notre histoire et offrent une perspective importante aux investisseurs à long terme.

  • À plusieurs reprises par le passé, les marchés ont connu des reculs dramatiques desquels ils se sont remis.

  • Les investisseurs qui réussissent à voir au-delà du contexte actuel et qui gardent le cap en tireront parti à long terme.

Un scénario bien connu se répète. Compte tenu de l’épidémie de coronavirus ainsi que du ralentissement économique et de la réaction violente des marchés qui ont suivi, bon nombre de personnes ont maintenant peur d’investir.


La dernière fois qu’une pareille situation s’est produite, c’était pendant la Grande Récession. Je me souviens de la journée d’août 2008 où j’ai partagé avec mes collègues un discours classique de Jim Fullerton, ancien président du conseil de Capital Group. Ce discours, prononcé en novembre 1974 dans un contexte de marché baissier prolongé, nous a procuré une perspective historique essentielle et une dose d’optimisme à un moment où ce dernier faisait défaut.


La « lettre de M. Fullerton », telle qu’elle a été baptisée, a été redistribuée au sein de l’équipe de placement de Capital Group au moins quatre fois au cours de ma carrière. Ma collègue Claudia Huntington, une gestionnaire de portefeuille d’actions chevronnée, l’a partagée en 1987, mentionnant qu’elle avait gardé ce discours, l’un de ses favoris, pour une période pareille à celle qu’ils connaissaient à l’époque. À mon avis, si cette lettre a été partagée si souvent, c’est que Jim a su bien décrire ce que nous savons tous : l’obscurité précède toujours l’aurore.


Au fil du temps, les marchés financiers ont démontré une capacité remarquable à anticiper un avenir meilleur, même lorsque les nouvelles du jour semblent particulièrement mauvaises. La rapidité et la gravité de l’épidémie de COVID-19, combinées aux conséquences comportementales et économiques massives, sans parler des décès potentiels, mettront certainement à l’épreuve la détermination des marchés. Le rythme de la situation actuelle est beaucoup plus rapide que celui de la crise financière mondiale, qui a duré 18 mois, du sommet au creux.


Nous sommes en territoire inconnu. C’est effrayant et terrible. Ce sont justement ces sentiments qui rendent ce discours si intemporel. C’est précisément pendant des situations en apparence si désespérées que les marchés se sont redressés. On peut difficilement savoir quand ce redressement se produira dans le cadre du cycle actuel. Toutefois, le fait de savoir que le marché finira par connaître une reprise devrait apporter un certain réconfort.


En novembre 1974, peu de gens pensaient que le moment était bien choisi pour investir. La moyenne Dow Jones Industrial Average avait perdu plus de 40 % par rapport à son sommet en janvier 1973. Dans sa lettre, Jim Fullerton évoque une période encore plus sombre de l’histoire — avril 1942. Les propos qu’il a tenus, il y a près de 50 ans, sont présentés ci-dessous (téléchargez la lettre au format PDF en cliquant ici) :


« Nous avons déjà traversé de telles situations. »


Une des principales raisons qui explique une telle faiblesse des marchés, l’extrême pessimisme, la confusion déconcertante et la terreur qui règnent dans l’esprit des courtiers et des investisseurs à l’heure actuelle est la suivante : la plupart des gens aujourd’hui n’ont jamais vécu une pareille situation de leur vivant, rien qui ne ressemble à la présente chute des marchés. Mon message pour vous est donc : courage! Nous avons déjà traversé de telles situations. Les marchés baissiers ont déjà duré aussi longtemps. Les fonds communs de placement bien gérés ont déjà connu une telle baisse. Et les porteurs de titres de ces fonds, de même que notre secteur, ont survécu et prospéré.


J’ignore si nous avons atteint le creux absolu de ce marché baissier prolongé (bien que j’estime que bon nombre de titres individuels ont atteint le leur).


Chaque crise économique, boursière et financière est différente de la précédente. Mais les différences de ces crises en font leur point commun, soit : chaque crise est caractérisée par ses propres facteurs non récurrents, ses propres enjeux apparemment insolubles et ses propres raisons, de toute apparence logiques et bien fondées, justifiant un pessimisme à l’égard de l’avenir.


Il existe aujourd’hui des économistes, des banquiers, des investisseurs et des hommes d’affaires diligents, expérimentés et respectés, qui sont en mesure de présenter des arguments bien étayés, logiques et documentés expliquant pourquoi le présent marché baissier est différent; pourquoi, cette fois-ci, les enjeux économiques sont différents; pourquoi, cette fois-ci, la situation va s’aggraver et, par conséquent, pourquoi ce n’est pas le bon moment d’investir dans des actions ordinaires, même si elles peuvent sembler abordables. À l’heure actuelle, on les gens disent : « Les incertitudes déconcertantes sont si nombreuses et nous faisons face à tant d’enjeux cruciaux — à court et à long terme – que l’on ne peut espérer que des reprises occasionnelles jusqu’à ce que certaines de ces incertitudes se dissipent complètement. C’est une tout autre paire de manches. »


Une autre paire de manches.


En 1942, tout le monde savait que la situation était inédite. En effet, elle l’était. Des incertitudes? Nous étions tous en guerre et les Alliés perdaient. Les Allemands avaient envahi la France. Les Britanniques avaient été expulsés de Dunkerque. La flotte du Pacifique de la marine américaine avait été dévastée à Pearl Harbor. Nous avions abandonné Bataan et les Britanniques avaient abandonné Singapour. Les États-Unis étaient tellement loin d’être prêts pour une guerre : l’école de cavalerie de Fort Riley enseignait encore l’équitation et je présume que 75 % de notre artillerie de campagne était probablement équipée de canons français de 75 mm tirés par des chevaux, modèle 1897 (y compris le bataillon dans lequel je servais alors).


En avril 1942, l’inflation était galopante. Un bulletin de la Réserve fédérale américaine indiquait que : « La hausse générale des prix représente désormais une sérieuse menace pour la production efficace du matériel de guerre et pour la stabilité de l’économie nationale. » Aujourd’hui, on s’inquiète du ralentissement de la construction de logements. Le 8 avril 1942, la une du Wall Street Journal titrait : « Constructions résidentielles. Le nombre total est de loin inférieur à celui de l’an dernier; de nouvelles réductions à venir cette semaine… Les constructeurs privés sont durement touchés. »


Aujourd’hui, presque chaque journal financier et bulletin de placement présente une liste de raisons pour lesquelles les investisseurs restent sur la touche. Celles-ci comprennent généralement 1) l’inflation persistante; 2) l’illiquidité du système bancaire; 3) la pénurie d’énergie; 4) la possibilité d’une reprise des hostilités au Moyen-Orient; et 5) les taux d’intérêt élevés. Ces enjeux sont majeurs.


Mais le samedi 11 avril 1942 (vous vous souvenez quand les bourses étaient ouvertes le samedi?), le Wall Street Journal a déclaré : « Les courtiers sont convaincus que les facteurs qui dépriment les investisseurs potentiels comprennent notamment : 1) l’accumulation des défaites des Nations Unies; 2) une nouvelle offensive allemande sur la Libye; 3) des doutes quant à la capacité de la Russie de tenir le coup lorsque les Allemands se prépareront à une attaque en règle; 4) la situation du transport maritime avec les Nations Unies, qui est devenue plus critique; et 5) Washington qui envisage à nouveau soit un rationnement plus draconien en fixant les prix, soit une hausse des taxes comme moyen de combler l’« écart inflationniste » entre l’augmentation du pouvoir d’achat de la population et la diminution de l’offre de biens de consommation. » (Presque toutes ces préoccupations se sont concrétisées et ont dégénéré.)


Le même jour, un commentateur boursier réputé, qui parlait de la lente érosion des cours de nombreux groupes d’actions, a déclaré : « Le marché ne sait toujours pas exactement ce qu’il doit escompter. Et pour l’instant, il n’y a toujours pas de signes indiquant que le marché est fermement ancré sur des bases solides pouvant soutenir un revirement durable. » Pourtant, le 28 avril 1942, dans ce contexte morose, au beau milieu d’une guerre que nous perdions, étant aux prises avec des impôts sur les bénéfices excédentaires et des contrôles des salaires et des prix, des pénuries d’essence, de caoutchouc et d’autres matériaux essentiels, et tout le monde étant pratiquement certain qu’une fois la guerre terminée, nous devrions faire face à une dépression d’après-guerre, dans un tel contexte, le marché s’est redressé.


Un retour à la réalité.


Mais qu’est-ce qui a bien pu faire en sorte que le marché se ressaisisse en avril 1942?


Un simple retour à la réalité. La simple reconnaissance lente mais croissante que, malgré toutes les mauvaises nouvelles, malgré toutes les sombres perspectives, les États-Unis allaient survivre, et les entreprises américaines bien gérées et fortement financées allaient également survivre. Dans les faits, ces entreprises valaient beaucoup plus que ne l’indiquait le cours de leurs actions. Ainsi, le mercredi 29 avril 1942, pour aucune raison apparente, les investisseurs se sont reconnectés à la réalité.


La moyenne Dow Jones Industrial Average ne reflète pas la réalité. Les ratios cours/bénéfice et les études techniques de marché ne reflètent pas la réalité non plus. Les symboles sur l’afficheur boursier ne représentent pas le monde réel. Dans le monde réel, ce sont les entreprises qui créent de la richesse, pas les certificats d’actions. Les certificats d’actions ne sont que des mandataires de la réalité.


J’aimerais conclure comme suit :


« Certains disent qu’ils préfèrent attendre d’avoir une meilleure vue de l’avenir. Mais lorsque l’avenir se dessinera clairement, les aubaines d’aujourd’hui auront disparu. Pensez-vous vraiment que les cours actuels persisteront une fois la pleine confiance rétablie? »


Ce commentaire a été formulé il y a 42 ans par Dean Witter en mai 1932, à peine quelques semaines avant la fin du pire marché baissier de l’histoire.


Soyez courageux! Nous avons déjà traversé une telle situation, et nous avons survécu et prospéré.



Jim Fullerton a été président du conseil de Capital Group de 1971 à 1982. Il a pris sa retraite en 1984.

Martin Romo est gestionnaire de portefeuille d’actions et possède 32 ans d’expérience en matière de placement (au 31 décembre 2023). Il est président de Capital Research Company et siège au Comité de gestion de Capital Group. Il est titulaire d’un baccalauréat de l’Université de Californie, à Berkeley, et d’une MBA de Stanford.


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