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Fonds revenu multisectoriel : investir en vue de générer des revenus alors que les taux augmentent
Damien McCann
Gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe
Kirstie Spence
Gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe
Xavier Goss
Gestionnaire de portefeuille

Les marchés se montrent volatils face à la flambée des prix à la consommation, à la guerre en Ukraine et aux craintes de récession aux États-Unis, en Europe et en Chine.


L’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond, qui représente largement le marché obligataire américain, a reculé de 5,9 % en dollars américains au premier trimestre, soit la pire perte trimestrielle depuis 1980. En avril, il a encore reculé de 3,8 %. Les rendements obligataires ayant été malmenés, les investisseurs se demandent peut-être s’il existe des aubaines sur les marchés à revenu fixe. Compte tenu de la faiblesse des prix, est-ce le bon moment pour acheter?


Les risques sont réels. Les efforts déployés par la Réserve fédérale américaine pour contenir l’inflation risquent de peser sur la croissance et l’emploi à court terme, car ses perspectives demeurent agressives.


Les anticipations de hausse des taux ont bondi

Le graphique démontre que le marché et la Réserve fédérale américaine ont radicalement modifié leurs prévisions de hausse des taux depuis décembre 2021. Le 28 avril 2022, le marché s’attendait à ce que le taux des fonds fédéraux à la fin de l’année 2022 soit de 2,73 %, contre les attentes du mois de décembre, qui étaient d’un taux de 0,76 %. Le taux augmenterait à la fin de l’année 2023 à 3,26 %, contre des attentes antérieures de 1,37 %, et à la fin de l’année 2024 à 2,94 %, contre des attentes antérieures de 1,58 %. À titre de comparaison, le graphique en points de la Fed de mars 2022 montrait que le taux attendu à la fin de l’année 2022 serait d’environ 1,88 %, contre des attentes antérieures de 0,88 % en décembre 2021. Le taux passerait à 2,75 % (contre des attentes antérieures de 1,63 %) à la fin de 2023, puis à 2,75 % (contre des attentes antérieures de 2,13 %) à la fin de 2024, et à 2,38 % (contre des attentes antérieures de 2,50 %) à plus long terme.

Sources : Bloomberg, Federal Open Market Committee. Les projections supposent le taux en fin d’exercice.

Et comme l’Europe cherche à se sevrer du pétrole et du gaz russes, les prix de l’énergie, en hausse de 38 % depuis le début de l’année, pourraient rester élevés.


Dans ce contexte difficile, trois de nos gestionnaires de portefeuille de titres à revenu fixe du Fonds Capital Group revenu multisectorielMC (Canada) donnent leur avis sur ce qui attend certains des secteurs les plus risqués du marché obligataire. (Le Fonds revenu multisectoriel est offert aux investisseurs à compter du 30 juin 2022.)


Les entreprises profitent de la demande des consommateurs, mais il faut s’attendre à un environnement plus volatil pour le crédit

Damien McCann, gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe

La Fed semble avoir l’intention d’essayer de ralentir l’activité économique. Les hausses de taux ont tendance à influer sur l’activité économique avec un décalage d’au moins deux trimestres. À l’heure actuelle, les fondamentaux des entreprises sont assez solides et les entreprises bénéficient d’un consommateur capable de tolérer les hausses de prix. J’observe les premières indications selon lesquelles les consommateurs à plus faible revenu dépensent moins, mais dans l’ensemble, il n’y a pas de recul significatif.


L’inflation est une préoccupation majeure, et l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Le bilan économique de l’invasion a des effets profonds qui ne sont pas encore totalement visibles. Il est évident que les secteurs de l’énergie et des céréales ont été touchés, mais la situation s’est également étendue à certains secteurs de la construction automobile et aux gaz industriels dont dépend l’industrie des semi-conducteurs.


Les secteurs de l’alimentation et de l’automobile sont plus exposés à la hausse des coûts des intrants et aux pénuries que les entreprises de télécommunications, de câblodistribution ou de santé.


Les écarts de taux se sont élargis au cours de l’année écoulée; il règne d’ailleurs un contexte de crédit plus instable. L’émission d’obligations à rendement élevé a chuté de façon spectaculaire, les entreprises attendant que la situation se stabilise.


En tant que gestionnaire actif, je peux réagir à ces évolutions avec flexibilité.


Les rendements des secteurs des obligations de qualité investissement, des obligations à rendement élevé, de la dette de marchés émergents et des créances titrisées ne sont pas les mêmes au fil du temps. Faire preuve de flexibilité et ajuster son portefeuille peuvent contribuer à atténuer certains des vents contraires actuels. Les occasions se sont multipliées dans les obligations de qualité investissement au cours des derniers mois, mais je continue de penser que les obligations à rendement élevé offrent une meilleure valeur.


Parmi les obligations d’entreprises de qualité investissement, celles de certains services aux collectivités californiens semblent intéressantes. En ce qui concerne les obligations à rendement élevé, les entreprises du secteur de l’énergie présentent un certain potentiel de hausse. À mon avis, les prix du pétrole resteront assez élevés, car l’offre devrait rester limitée. Au-delà de la Russie, les entreprises énergétiques américaines connaissent un problème de pénurie de main-d’œuvre qui limitera l’augmentation des activités de forage. Les habitants de l’ouest du Texas peuvent travailler à distance et gagner le même salaire que s’ils travaillaient sur une plateforme pétrolière.


Parmi les obligations à rendement élevé, je vois également de la valeur dans les émetteurs de courtage d’assurance et de conseil financier. Il s’agit de modèles d’affaires résilients qui peuvent supporter un fort effet de levier.


Les valorisations et les fondamentaux incitent à un optimisme prudent pour les marchés émergents

Kirstie Spence, gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe

Ce qui se passe en Ukraine est déchirant. J’ai fait face à de nombreuses crises au cours de mes plus de 25 ans d’investissement dans les marchés émergents, et celle-ci est un territoire inexploré à bien des égards.


Je crois qu’il est sage de rester prudent étant donné la volatilité accrue due à la guerre, à l’inflation et au ralentissement qui s’opère en Chine. Cependant, il existe des opportunités idiosyncratiques dans la dette des marchés émergents qu’un gestionnaire actif peut saisir.


Les obligations de nombreux marchés émergents se sont négociées à la baisse, mais une partie de cette négociation a été liée aux risques associés à l’inflation et aux mesures prises par les banques centrales. Cette catégorie d’actifs a considérablement gagné en maturité au cours de la dernière décennie. Je pense que les valorisations reflètent généralement certains risques de baisse.


Dans l’ensemble, les fondamentaux sont assez convenables. Plusieurs banques des marchés émergents ont augmenté les taux de manière spectaculaire pour lutter contre l’inflation. Et sur certains marchés comme le Brésil, les investisseurs reçoivent une compensation équitable pour l’inflation élevée. Je crois également que certaines monnaies sont peut-être même bon marché par rapport aux normes historiques.


Il existe certains points positifs. Les exportateurs de marchandises, comme certains pays d’Amérique latine, ont progressé, car la hausse des prix pourrait les aider à résister à un ralentissement de la croissance mondiale.


Des hausses de taux proactives pourraient offrir des points d’entrée intéressants pour certains marchés émergents

Le graphique ci-dessus présente les taux d’intérêt de plusieurs pays émergents au 31 décembre 2020 et au 30 avril 2022. Une troisième colonne indique la variation entre ces deux dates. D’une manière générale, de nombreux pays ont augmenté leurs taux, avec la plus forte variation, soit 9,75 %, ayant eu lieu au Brésil, où les taux ont passé de 2 % le 31 décembre 2020 à 11,75 % le 30 avril 2022. Le Chili a connu une variation de taux de 6,50 %, passant de 0,50 % au 31 décembre 2020 à 7,00 % le 30 avril 2022. Le Pérou a connu une variation de taux de 4,25 %, passant de 0,25 % le 31 décembre 2020 à 4,50 % le 30 avril 2022. La Colombie a connu une variation de taux de 4,25 %, passant de 1,75 % le 31 décembre à 6,00 % le 30 avril 2022. Le Mexique a connu une variation de taux de 2,50 %, passant de 4,00 % le 31 décembre 2020 à 6,50 % le 30 avril 2022. La République tchèque a connu une variation de taux de 4,75 %, passant de 0,25 % le 31 décembre 2020 à 5,00 % le 30 avril 2022. La Pologne a connu une variation de taux de 4,40 %, passant de 0,10 % le 31 décembre 2020 à 4,50 % le 30 avril 2022. La Hongrie a connu une variation de taux de 4,80 %, passant de 0,60 % le 31 décembre 2020 à 5,40 % le 30 avril 2022. La Roumanie a connu la plus faible variation, soit 1,75 %, passant de 1,25 % le 31 décembre 2020 à 3,00 % le 30 avril 2022.

Source : Bloomberg. Données en date du 30 avr. 2022.

Les actifs titrisés pourraient être plus résilients que les autres secteurs obligataires dans un context où les taux et l’inflation sont à la hausse

Xavier Goss, gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe

Les actifs titrisés couvrent un large éventail de secteurs tels que les prêts hypothécaires résidentiels américains, les prêts automobiles, l’immobilier commercial et les prêts étudiants. D’une manière générale, les titres adossés à des actifs et les titres adossés à des créances hypothécaires commerciales présentent un certain potentiel de hausse, même face à la hausse de l’inflation. Certains secteurs semblent attrayants par rapport au crédit d’entreprises, en particulier aux niveaux actuels des écarts.


Je reste un peu prudent car le resserrement de la politique monétaire va ralentir la croissance et la demande de prêts. Cela se répercutera sur les dépenses de consommation. Je m’attends à une hausse des défaillances et des défauts de paiement, à mesure que les moratoires sur les expulsions et d’autres programmes de la période de la pandémie disparaîtront. L’augmentation pourrait être supérieure aux niveaux d’avant la pandémie, mais elle ne devrait pas être exceptionnellement élevée, car les consommateurs sont aujourd’hui dans une meilleure situation financière que lors des crises financières passées.


Les consommateurs américains sont peut-être mieux préparés pour faire face à un ralentissement économique.

Le graphique à barres ci-dessus présente les niveaux d’épargne personnelle cumulés au début des récessions précédentes par rapport à aujourd’hui. Le niveau actuel de mars 2022, soit 1 200 G$ US, est plus élevé que les 361 G$ US de la récession du début des années 1990, les 392 G$ US de la bulle Internet de mars 2001 et les 321 G$ US de la grande récession de décembre 2007, et semblable à celui de la récession de la COVID-19 de décembre 2019.

Sources : Capital Group, Federal Reserve Bank of St. Louis, National Bureau of Economic Analysis, Refinitiv Datastream. Les chiffres de l’épargne personnelle sont corrigés en fonction des variations saisonnières et publiés chaque trimestre. Tous les prix sont indiqués en USD.

J’ai passé plus de temps à rencontrer les initiateurs de prêts pour mieux comprendre leurs normes particulières en matière de souscription. Au fur et à mesure que les conditions financières se resserrent, il peut y avoir une bifurcation dans le rendement des transactions, les initiateurs les plus faibles assouplissant leurs normes de souscription pour maintenir le volume de prêts actuel.


Dans l’environnement actuel, je prévois davantage de transactions sur mesure et négociées en privé dans l’espace titrisé, notamment parce que la sélection des titres devient un facteur de rendement plus important. Cela est particulièrement pertinent sur le marché des titres adossés à des actifs de consommation, où les émetteurs spécialisés sont plus nombreux.



Damien J. McCann est gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe et possède 24 ans d’expérience dans le secteur (au 31 décembre 2023). Il est titulaire d’un baccalauréat en administration des affaires avec spécialisation en finance de la California State University, Northridge. Il détient également le titre d’analyste financier agréé (CFA®).

Kirstie Spence est gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe qui se spécialise dans la dette des marchés émergents. Elle possède 26 ans d’expérience en matière de placement (au 31 décembre 2021). Elle est titulaire d’une maîtrise en allemand et en relations internationales, obtenue avec distinction de l’Université de St. Andrews, en Écosse.

Xavier Goss est gestionnaire de portefeuille et possède 20 ans d’expérience dans le secteur des placements (au 31 décembre 2023). Il est titulaire d’un baccalauréat en économie de Harvard. Il détient également le titre d’analyste financier agréé (CFA®).


Les obligations moins bien notées sont soumises à des fluctuations de valeur et à un risque de perte de revenu et de capital plus importants que les obligations ayant une cote plus élevée.

 

L’utilisation d’instruments dérivés comporte une variété de risques, qui peuvent être différents ou plus importants par rapport aux risques associés à l’investissement dans des titres traditionnels, tels que les actions et les obligations.

 

L’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond représente le marché américain des obligations à taux fixe de qualité investissement. L’indice n’est pas géré et n’a donc pas de frais. Les investisseurs ne peuvent pas investir directement dans un indice.

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