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Perspectives 2023 : l’horizon s’éclaircit pour les marchés obligataires alors que la Fed ralentit le rythme de ses hausses de taux
Pramod Atluri
Gérant de portefeuille obligataire
Damien McCann
Gérant de portefeuille obligataire
Ritchie Tuazon
Gérant de portefeuille obligataire

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Perspectives 2024

L’année 2020 a été éprouvante pour les marchés obligataires, puisque la Réserve fédérale américaine (Fed) a remonté vigoureusement ses taux d’intérêt pour enrayer l’inflation. Maintenant que la fin des hausses de taux semble en vue, les investisseurs se demandent peut-être si la volatilité peut laisser place à une relative tranquillité ces douze prochains mois.


Après quatre hausses consécutives de 0,75 points de base visant à juguler l’inflation, la Fed a modéré son approche lors de sa réunion de décembre, augmentant son taux directeur de 0,50 %, dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,50 %. Les investisseurs ont salué cette décision, même si les gouverneurs restent engagés à atteindre un taux final d’environ 5 % courant 2023.


D’importants défis demeurent cependant : entre autres, l’inflation est obstinément élevée et l’activité économique devraient ralentir, voire marquer le pas.


Dans cette analyse, plusieurs gérants de portefeuille de Capital Group évaluent les perspectives pour les marchés obligataires.


L’inflation a probablement atteint son point culminant, mais elle devrait rester élevée pendant un moment


Même les investisseurs les plus optimistes se préparent à une récession. Il s’agit désormais davantage de déterminer l’ampleur ou la gravité de cette contraction alors que les banques centrales du monde entier relèvent leurs taux directeurs pour tenter de contenir l’inflation. Sachant que les prévisions tablent sur un ralentissement ou une contraction des grandes économies comme le Royaume-Uni, l’Union européenne, le Japon et les États-Unis, les prix à la consommation demeureront-ils élevés en 2023 ?


L’inflation reste élevée presque partout

Bond outlook

Source : Refinitiv Datastream. Données pour les États-Unis au 30 novembre 2022. Données pour les autres pays/régions au 31 octobre 2022. L’indice des prix à la consommation (IPC), communément utilisé pour mesurer l’inflation, calcule l’évolution des prix payés par les ménages pour un panier de produits et de services.

Certains secteurs capables d’absorber rapidement les hausses de taux d’intérêt voient déjà leur demande reculer, tandis que d’autres mettront davantage de temps à ralentir.


« Les effets des hausses de taux se feront sentir ces prochains mois, avec une progression du chômage, une baisse des emplois disponibles et un recul des ventes au détail », prévoit Ritchie Tuazon, gérant de portefeuille chez Capital Group.


Jusqu’à présent, l’économie a étonnamment bien résisté. Comble de l’ironie, ces points positifs pourraient en réalité alimenter l’inflation.


« Les tensions d’approvisionnement semblent s’être résorbées d’elles-mêmes, mais la pénurie de main d’œuvre et la croissance persistante des salaires pourraient maintenir quelque temps l’inflation à des taux supérieurs à l’objectif de 2 % fixé par la Fed. » Les risques géopolitiques pourraient eux aussi saper les efforts de la Fed.


« La perspective de stagflation devient réelle », ajoute Ritchie Tuazon. Le mélange tant redouté de croissance économique stagnante, de chômage élevé et d’envolée des prix impose une approche active de l’investissement en obligations. « J’identifie certaines opportunités le long de la courbe des taux des bons du Trésor, mais aussi parmi les obligations indexées sur l’inflation (TIPS) », conclut Ritchie Tuazon."


Les fonds obligataires devraient à nouveau offrir une relative stabilité


Les obligations n’ont pas joué leur rôle « protecteur » face à la chute des actions dans les portefeuilles, car la Fed a continué à relever ses anticipations de hausse des taux.


Il est vrai que les actions et les obligations reculent rarement de concert au cours d’une année, et 2022 s’avère être la seule exception en 45 ans, un phénomène imputable à la forte et soudaine remontée des taux directeurs, qui étaient encore presque nuls jusqu’à récemment.


Les actions et les obligations reculent rarement de concert

Bond outlook tandem

Sources : Capital Group, Bloomberg Index Services Ltd., MSCI. Rendement total annualisé en USD des deux indices pour toutes les années, à l’exception de 2022 (rendement total depuis le début de l’année [DDA]). Au 30 novembre 2022.

Mais 2023 s’annonce peut-être différemment si l’inflation ralentit. « Dès lors que la Fed prendra un virage monétaire moins restrictif, les obligations de qualité devraient à nouveau offrir une stabilité relative et générer un revenu supérieur », selon Pramod Atluri, gérant de portefeuille chez Capital Group.


Alors que les fissures se multiplient dans l’économie, les craintes de récession pourraient accaparer les investisseurs. « D’une manière ou d’une autre, les consommateurs seront davantage sous tension en 2023. Soit l’économie s’avère tellement solide qu’elle nourrit l’inflation, soit elle s’essouffle et le chômage monte. »


Mais le ralentissement de la croissance et la modération de l’inflation seraient en réalité une aubaine pour les obligations de qualité, car ils se traduiraient par un recul des taux et par une augmentation des cours. En restant en dehors du marché dans l’attente d’un reflux de la volatilité, les investisseurs peuvent passer à côté d’opportunités de revenu, et donc du potentiel d’un rendement total supérieur. « Les valorisations sont attrayantes, de sorte que je procède de manière sélective pour renforcer mon exposition aux obligations d’entreprise, explique Pramod Atluri. Les obligations offrent désormais un flux de revenus nettement plus sains, lesquels devraient aident à compenser toute nouvelle baisse. »


Les investissements réalisés avant la toute dernière hausse cyclique ont été source de solides résultats

Bond outlook dollar

Sources : Capital Group, Bloomberg. Graphique de droite : date de la dernière hausse des taux de la Fed au cours de chaque cycle haussier depuis 1980, hors pic de 2018, survenu il y a moins de 5 ans. Résultat hypothétique sur les 12 premiers mois : rendement total d’un investissement mensuel sur 12 mois qui débute 6 mois avant la dernière hausse cyclique. Rendement total hypothétique annualisé sur 5 ans : rendement total de ces 12 premiers mois plus 4 ans, sans investissement complémentaire pendant 4 ans. Le fait d’investir régulièrement n’est pas un gage de profit ni de protection contre les pertes. Les investisseurs doivent tenir compte de leur volonté de rester investis lorsque les cours boursiers reculent. Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.

D’après les données de six cycles haussiers survenus depuis 40 ans, il s’est avéré judicieux d’investir avant la toute dernière hausse cyclique : à chaque fois, l’achat régulier d’obligations pendant un an, en commençant six mois avant la dernière hausse des taux, aurait généré un résultat compris entre 3,3 % et 1,2 % sur les 12 premiers mois. À plus long terme, le rendement total sur 5 ans aurait été de 5,9 % à 15,6 %.


La composante « revenu » des obligations est de retour


Les pertes subies sur un investissement en obligations peuvent être vécues comme des moments difficiles, car la remontée des taux se traduit par une baisse des cours des titres. Mais si les taux obligataires augmentent, alors le revenu généré peut être supérieur au bout du compte.


Ainsi, comme tous les autres segments obligataires, le taux du bon du Trésor américain à 10 ans est monté, passant de 1,51 % le 31 décembre 2021 à 3,47 % le 14 décembre 2022. Au fil du temps, les niveaux de revenu devraient augmenter puisque le rendement total d’une obligation est constitué 1) de son cours et 2) des intérêts versés – qui ont donc augmenté récemment.


Dans toutes les classes d’actifs, les taux se sont envolés

Bond outlook

Sources : Bloomberg, Bloomberg Index Services Ltd., JPMorgan. Au 30 novembre 2022. Taux par secteur correspondant aux indices Bloomberg U.S. Aggregate, Bloomberg U.S. Corporate Investment Grade, Bloomberg U.S. Corporate High Yield, et 50 % J.P. Morgan EMBI Global Diversified/50 % J.P. Morgan GBI-EM Global Diversified. La période considérée s’étend de 2020 à aujourd’hui. De haut en bas, les plus bas ont été relevés aux dates suivantes : 4 avril 2020, 31 décembre 2020, 6 juin 2021, 4 janvier 2021 et 27 juillet 2021. Taux : yield to worst. Yield to worst : rendement le plus faible pouvant être réalisé en cas d’exercice d’une option d’achat (call) ou de vente (put) à l’une des dates disponibles, ou si l’obligation est détenue jusqu’à l’échéance. "Les" chiffres peuvent de pas totaliser 100 en raison des arrondis.

Les investisseurs étant mieux rémunérés s’ils détiennent des obligations relativement stables, il est important de déterminer s’il est judicieux d’investir dans des obligations d’entreprise plus risquées à l’approche d’une possible récession.


Malgré une actualité déprimante, les ménages continuent de consommer. « Ils contribuent à la bonne assise financière des entreprises », explique Damien McCann, gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group.


L’actuel potentiel de rendement des obligations d’entreprise investment grade est attrayant, mais la plupart de ces titres pourraient être malmenés en cas d’affaiblissement de la croissance. « Dans ce cas, je m’attends à ce que la qualité du crédit se dégrade, et je préfère m’exposer à des secteurs plutôt défensifs comme la santé, plutôt qu’aux secteurs de la construction immobilière ou encore de la vente au détail. »


Les obligations high yield sont également relativement bien positionnées pour faire face à un ralentissement économique, et leurs prix ont fortement reculé. La hausse du taux de défauts – déjà attendue par les marchés – pourrait s’accélérer en cas de récession sévère.


« La crise sanitaire a été l’occasion d’éliminer les émetteurs les plus fragiles », explique David Daigle, gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group. « Et la qualité du crédit des obligations high yield s’est nettement améliorée depuis 2008. Je m’attends à ce que les fondamentaux se dégradent, de sorte que je réduis mon exposition aux secteurs des biens de consommation non essentiels comme l’automobile et les loisirs, pour lesquels la demande de produits et services pourrait ralentir. »


Pourquoi les obligations font leur grand retour


Après une année éprouvante pour les obligations, il y a des raisons de redevenir optimiste, car l’inflation reflue et les taux de la Fed pourraient culminer à moyen terme. Les taux obligataires supérieurs et le risque de récession pourraient également inciter les investisseurs à chercher un refuge de stabilité et de revenu parmi les obligations.


Avec la hausse des taux servis sur les nouvelles émissions, les investisseurs peuvent aujourd’hui bénéficier d’un point d’entrée attrayant et d’une certaine protection contre un regain de volatilité. On trouve également des opportunités attrayantes parmi d’autres classes d’actifs, à condition de recourir à la gestion active, c’est-à-dire la recherche fondamentale et la sélection de titres. 


 



Pramod Atluri est gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group et possède 23 ans d’expérience en matière d’investissement. Il est titulaire d’un MBA de Harvard et d’une licence obtenue à l’Université de Chicago, ainsi que de la certification Chartered Financial Analyst® (CFA).

Damien J. McCann est gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group. Il possède 22 ans d’expérience en matière d’investissement, cumulée intégralement au sein de Capital Group. ll est titulaire d’une licence de gestion option finance de California State University (Northridge), et de la certification Chartered Financial Analyst® (CFA). Damien est basé à Los Angeles.

Ritchie Tuazon est gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group. Il possède 20 ans d’expérience en matière d’investissement et a rejoint Capital Group il y a 10 ans. Ritchie est basé à Los Angeles.


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