Tous les scénarios possibles ont été envisagés depuis deux ans sur la manière dont le cycle économique en cours aux États-Unis pourrait prendre fin : une récession, puis un atterrissage en douceur, et à nouveau une récession !
Début 2022, alors que l’économie américaine semblait promise à une récession certaine – la seule inconnue étant sa gravité –, nous assistions aux premiers tours de vis d’un cycle de resserrement monétaire parmi les plus rapides de l’histoire récente. Un an plus tard, le marché se préparait à subir, avec un certain décalage, l’impact de la hausse des taux d’intérêt. Puis, au fil des mois, l’économie a démontré sa résistance, parvenant même à sortir relativement indemne d’une mini-crise bancaire. Par la suite, face à un marché du travail toujours solide et en regard d’une consommation dynamique, le narratif a évolué vers la possibilité que la Réserve fédérale (Fed) parvienne à négocier un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Après s’être maintenu tout au long du premier semestre 2024, ce scénario consensuel a rebasculé début août, avec la publication de chiffres de l’emploi inférieurs aux attentes, laquelle a ravivé les craintes d’une récession.
Bien que notre scénario central demeure celui d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, et compte tenu des événements exceptionnels de ces dernières années, nous restons ouverts à d’autres hypothèses. Les différents segments de l’univers obligataire devraient évoluer différemment en fonction du scénario qui se matérialisera : un atterrissage forcé profiterait plutôt aux actifs de qualité et d’échéance longue, tandis qu’un atterrissage en douceur favoriserait davantage les obligations d’entreprise d’échéance plus courte. Et en cas de nouvelle poussée inflationniste, ce sont les liquidités qui s’en sortiraient le mieux.
Dans cette analyse, nous proposons une méthode pour apporter un éclairage aux investisseurs dans cet environnement instable, et nous évoquons les scénarios macroéconomiques à court et long termes. D’après nous, un cœur de portefeuille obligataire misant à la fois sur la diversification et la flexibilité semble être une approche efficace pour relever les défis susceptibles de survenir.