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Perspectives d’investissement de Capital Group

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Marchés émergents
Dette émergente en devise locale : quel sera l’impact de la hausse des taux US ?
Flavio Carpenzano
Directeur des investissements
Harry Phinney
Directeur des investissements obligataires
CE QU’IL FAUT RETENIR
  • D’après les données historiques, la dette émergente en devise locale tend à s’affaiblir lorsque les taux d’intérêt américains remontent. Toutefois, ce mouvement s’opère en grande partie avant même que la Fed n’ait effectivement augmenté ses taux. Aujourd’hui, le processus de hausse étant déjà enclenché, il se pourrait bien que la phase de fragilité de la dette émergente en devise locale soit déjà passée.
  • Par rapport au cycle de resserrement monétaire de 2015, les fondamentaux des économies émergentes sont aujourd’hui relativement plus solides. L’inflation sous-jacente supérieure et les conditions budgétaires moins favorables semblent mieux contenues que dans les marchés développés. Les soldes extérieurs restent solides et les économies émergentes sont globalement moins dépendantes des financements extérieurs.
  • La dette émergente en devise locale semble dans ce contexte offrir des opportunités de valorisation intéressantes, avec des taux d’intérêt réels attrayants et des taux de change sous-évalués.

Introduction


Face à la multiplication des messages de fermeté des dirigeants de la Fed, le marché anticipe une hausse des taux d’intérêt américains. Comme le graphique ci-dessous l’illustre, les taux réels des bons du Trésor américain à 10 ans ont connu en deux mois leur plus forte envolée depuis le « taper tantrum » de 2013 – cette panique qui avait fait grimper les taux en flèche et provoqué des retraits massifs de capitaux à l’annonce, par la Fed, d’une possible réduction de ses rachats d’actifs.


L’envolée des taux réels US rappelle le « taper tantrum » de 2013

Taux réel des bons du Trésor américain à 10 ans 

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Données au 26/05/2022. Source : taux réel générique à 10 ans fourni par Bloomberg.

Par le passé, les cycles de durcissement de la politique de la Fed ont créé de fortes tensions dans les économies émergentes1. Récemment, les anticipations fluctuantes concernant le calendrier et l’ampleur de la normalisation de la politique monétaire américaine ont de nouveau alimenté la volatilité de la dette émergente en devise locale.


Autre élément spécifique à la volatilité actuelle, ce sont trois grandes banques centrales (la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre) qui resserrent (ou envisagent de resserrer) simultanément leur politique monétaire, un mouvement susceptible de durcir les conditions du marché partout dans le monde. Le graphique ci-dessous montre l’effet de l’assouplissement et du resserrement quantitatifs sur les conditions financières américaines, et semble indiquer qu’elles pourraient devenir encore plus restrictives avec l’objectif de réduction du bilan des banques centrales.


Comparaison entre les titres souverains rachetés par les banques centrales du G4 dans le cadre de leur programme d'assouplissement quantitatif et les conditions financières aux États-Unis

Variation sur 12 mois, en USD

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Données au 30/04/2022. G4 : États-Unis, Royaume-Uni, Japon, zone euro. QE : quantitative easing (assouplissement quantitatif). Sources : Banque d’Angleterre, Banque du Japon, Banque centrale européenne, Réserve fédérale américaine, Goldman Sachs.

La hausse des taux de la Fed tend à fragiliser la dette émergente en devise locale


La dette émergente en devise locale a tendance à s’affaiblir lors des épisodes de hausse des taux d’intérêt américains, ces épisodes s’accompagnant souvent d’un renforcement du dollar US et d’une plus grande vulnérabilité des devises des pays émergents. Par ailleurs, des taux US plus élevés réduisent l’écart de taux d’intérêt avec les pays émergents – et donc la rémunération perçue par les investisseurs pour le risque associé.


Le dollar US est probablement surévalué, et les devises des pays émergents sous-évaluées : d’après notre modèle interne d’évaluation des taux de change, basé sur la recherche fondamentale, le dollar US est actuellement surévalué. Cette situation devrait persister quelque temps, compte tenu des différences de perspectives de croissance et de l’écart des taux d’intérêt réels entre les États-Unis et le reste du monde. Toujours d’après notre modèle, malgré la sous-évaluation globale des devises des pays émergents, certaines économies à la croissance plus soutenue pourraient voir leur devise s’apprécier face au dollar US. La plupart des devises des pays émergents se sont d’ailleurs appréciées depuis le début de l’année face aux devises des marchés développés2.


Toutefois, les écarts de taux d’intérêt entre marchés émergents et développés sont relativement importants : après être tombés à leur plus bas niveau depuis 10 ans en 2020, ces écarts de taux sont repartis à la hausse en 2021. Les banques centrales des pays émergents ont commencé à normaliser leurs taux en 2021, en amont de leurs homologues des marchés développés, soit pour contrer une inflation soutenue par un marché du travail sous tension (comme en Europe de l’Est et en Russie), soit pour améliorer leur crédibilité et leurs finances publiques (comme en Amérique latine). Les taux d’intérêt – réels comme nominaux – ont ainsi augmenté, en particulier dans les pays à plus haut rendement, lesquels sont généralement plus vulnérables aux resserrements monétaires voulus par la Fed.


L’écart de taux réels se creuse

Écart entre les taux réels des obligations des marchés émergents et ceux des obligations américaines

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Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.
Au 26 mai 2022. Taux des marchés émergents : calculés à partir des indices GBI-EM Broad. Taux américains : indice Bloomberg générique à 5 ans. Inflation : indice des prix à la consommation hors énergie et alimentation pour chaque pays. Sources : Bloomberg et calculs Capital Group.


 


1. Le « taper tantrum » de 2013 a fait chuter les rendements des obligations émergentes en devise locale (indice GBI-EM Global Diversified), avec un rapport pic/creux de -22 % sur les trois années suivantes. Source : JPMorgan.


2. Au 20 mai 2022.


 


Avant d’investir, il convient de tenir compte des facteurs de risque suivants :

  • Le présent document n’a pas vocation à fournir un conseil d’investissement, ni à être considéré comme une recommandation personnalisée.
  • La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale.
  • Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.
  • Si la devise dans laquelle vous investissez s’apprécie face à celle dans laquelle les investissements sous-jacents du fonds sont réalisés, alors la valeur de votre placement baissera. La couverture du risque de change vise à limiter ce phénomène, mais rien ne permet de garantir qu’elle sera totalement efficace.
  • Les risques varient selon la stratégie et peuvent être associés à l’investissement dans les actifs obligataires, les marchés émergents et/ou les titres à haut rendement (high yield). Les marchés émergents sont volatils et peuvent pâtir de problèmes de liquidité.


Flavio Carpenzano est directeur des investissements chez Capital Group. Il possède 19 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement et a rejoint Capital Group il y a 3 ans, après avoir occupé les fonctions d’analyste au sein du département marchés de la Banque d’Angleterre, de responsable produit pour les stratégies obligataires de PIMCO, et de stratégiste obligataire senior chez AllianceBernstein. Il est titulaire d’un master de finance et d’économie d’Università Bocconi. Flavio est basé à Londres.

Harry Phinney est directeur des investissements obligataires chez Capital Group. Il possède 16 ans d’expérience et a rejoint Capital Group il y a 5 ans. Il est titulaire d’un MBA en commerce international de la Northeastern University, d’un master en statistiques appliquées et en mathématiques financières de l’université de Columbia et d’une licence en économie politique internationale (avec mention) de la Northeastern University. Harry est basé à Los Angeles.


Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs. La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale. Les informations fournies dans le présent document ne constituent pas une offre de conseil en investissement, en fiscalité ou autre, ni une sollicitation à l’achat ou à la vente de titres.

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