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Perspectives d’investissement de Capital Group

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Obligations
Face à une croissance américaine en plein rebond, jusqu’où les taux peuvent-ils augmenter ?
Darrell Spence
Économiste
Pramod Atluri
Gérant de portefeuille obligataire
Ce qu’il faut retenir
  • Grâce à quelques puissants facteurs de soutien, la croissance américaine pourrait très certainement approcher 10 % en 2021.
  • Il est possible que l’inflation s’accélère cette année, mais de manière sans doute éphémère. 
  • • Les taux d’intérêt pourraient augmenter au cours de l’année à venir, même si cette hausse est déjà largement anticipée par les marchés.

La probabilité d’une phase de croissance rapide cette année alimente les craintes d’une hausse de l’inflation et a provoqué une forte baisse des bons du Trésor américain. Pramod Atluri, gérant obligataire, et Darrell Spence, économiste spécialiste des États-Unis, ont répondu à nos questions concernant les perspectives de l’économie et des taux d’intérêt américains, et sur la possibilité que le marché contraigne la Réserve fédérale à durcir plus tôt que prévu sa politique monétaire.


Darrell, pouvez-vous nous expliquer les implications des anticipations actuelles, et nous donner votre estimation de la croissance économique américaine en 2021 ?


Darrell Spence : Tout est lié au plan de relance de 1 900 milliards USD, grâce auquel les consommateurs recevront directement plus de 400 milliards USD et qui devrait donc offrir un vrai tremplin à la croissance du PIB. Citons également les capitaux inutilisés des précédents plans de relance, et le calendrier vaccinal qui prévoit que tous les Américains de plus de 16 ans soient vaccinés à la miaoût. Plus l’on approchera de ce délai, plus l’activité se normalisera. Enfin, la Fed a affirmé qu’elle jugerait l’inflation à court terme comme étant « transitoire » et qu’elle maintiendrait sa politique accommodante.


Tous ces éléments pourraient se traduire par un ou deux trimestres de croissance d’environ 10 % cette année. Toutefois, étant donné les goulets d’étranglement au niveau des chaînes logistiques et la faiblesse résiduelle du marché de l’emploi, nous tablons plutôt sur une croissance légèrement inférieure.


Les signes d’accélération de l’économie se multiplient. Si certains ménages américains ont placé leur chèque de relance (le taux d’épargne est proche de 15 %), d’autres l’ont simplement considéré comme une prime. Les achats de bateaux de plaisance ont récemment rebondi et concernent surtout les plus fortunés, mais l’augmentation des dépenses est en train de se généraliser à tous les secteurs de la consommation.


Les ménages américains se ruent sur les bateaux de plaisance1

En milliards USD, annualisé

Compte tenu des perspectives économiques, le marché craint une recrudescence de l’inflation. Partagez-vous cette crainte ?


Darrell Spence : Je partage l’avis du consensus sur les prévisions d’accélération de l’inflation cette année, mais elle sera sans doute majoritairement temporaire. La hausse des prix effacera la quasi-stagnation observée en 2020, le vaste plan de relance viendra soutenir l’économie, tandis que les goulets d’étranglement au niveau des chaînes logistiques pourraient tirer encore plus les prix à la hausse. Je pense que l’indice des prix à la consommation pourrait donc se rapprocher de 2,5 %.


Tout cela se produira probablement d’ici la fin de l’année, puis l’inflation devrait revenir à son taux tendanciel à long terme. Je n’attends pas d’accélération marquée, mais l’inflation pourrait rester légèrement supérieure à plus long terme, surtout si de nouvelles mesures de soutien budgétaire sont votées sous forme d’un vaste plan de dépenses d’infrastructure.


Si l’on en croit le niveau élevé des taux d’équilibre des bons du Trésor américain indexés sur l’inflation (TIPS), qui mesurent les anticipations d’inflation, le marché a déjà clairement intégré cette possibilité. En revanche, il faudrait que l’inflation augmente réellement pour que les anticipations soient elles-mêmes relevées de manière significative. À ce stade, le fait que le marché table sur 2,6 % ne semble pas préoccuper la Fed.


Le taux d’inflation d’équilibre à 5 ans au plus haut depuis 20082

Pramod, dans ce contexte, comment les taux d’intérêt évolueront-ils au cours de l’année à venir ?


Pramod Atluri : Le bon du Trésor à 10 ans rémunère à presque 1,75 % et les taux longs ont retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, lorsque la croissance et l’inflation étaient de l’ordre de 2 %, que la fin de cycle était proche et que l’économie américaine semblait à bien des égards en bout de course. La conjoncture actuelle est totalement différente. C’est pourquoi une remontée des taux d’intérêt me semble logique, même si celle-ci est déjà largement intégrée par les marchés.


 


1. Source: Bureau of Economic Analysis, Refinitiv Datastream. As at 28 February 2021. Gray bars denote recessions as determined by the National Bureau of Economic Research.


2. Source : Bureau of Economic Analysis, Refinitiv Datastream. Au 28 février 2021. Les zones grisées représentent les récessions américaines au sens défini par le National Bureau of Economic Research.


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Darrell Spence est économiste et directeur de recherche. Il possède 28 ans d’expérience, cumulée intégralement au sein de Capital Group. Il est titulaire d’une licence en économie de l’Occidental College et de l’accréditation CFA.

Pramod Atluri est gérant de portefeuille obligataire chez Capital Group et possède 23 ans d’expérience en matière d’investissement. Il est titulaire d’un MBA de Harvard et d’une licence obtenue à l’Université de Chicago, ainsi que de la certification Chartered Financial Analyst® (CFA).


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